Le rythme coréen

Publié le par Héléna

On sait qu'en Corée et au Japon, ils bossent comme des malades et rentrent à pas d'heure. Depuis la France on se dit "mais ils sont tarés ceux là ?!". Eh bien sachez que je suis actuellement en plein dedans : je rentre chez moi à 22h / 23h, je passe mon temps à l'université, au bureau ou au répétitions des premières années.

 

Les premières années parlons en. Ils doivent faire un spectacle lundi soir, où ils presenteront trois danses (chaque département à ses danses). J'avais déjà parlé de leurs répétitions qui permettaient de nouer des liens; mais j'ai bien dit "répétitions" et donc "entraînement". Faites maintenant l'addition : entraînement + coréen = ?

 

C'est égal à des heures et des heures de travail, tous les soirs jusqu'à 23h, les samedi et dimanche après-midi. Les filles "seniors" entraînent les "juniors" et ça rigole pas du tout. Certains craquent, pleurent (et se font crier dessus...), se tordent la cheville ou souffrent à cause de leurs muscles et ne peuvent plus marcher, mais ils restent jusqu'à la fin des répétitions et reviennent le lendemain. Ça va faire trois soirs que j'aide une des filles à marcher sur le chemin du retour. 

 

Mais honnêtement, étant ici je n'ai plus le même regard sur ces choses là. Il y a un esprit de groupe et d'unité, on arrive ensemble, on galère ensemble, on part ensemble, et on se représentera sur scène ensemble. Bon les filles seniors m'énervent à crier tout le temps, elles ont une air blasé pendant les répétitions avec leurs smart phones et leurs sucettes (particulièrement le jour de la white day), mais les gars seniors sont plus sympas, et mettent une bonne ambiance.

 

Chose amusante avec les garçons, à la répétition d'avant hier, le chef des étudiants (le gars what's up vous vous souvenez ?) leur a dit calmement que ce qu'ils faisaient était mauvais. Quand je dis qu'il leur disait ça, imaginez le tableau : Le supérieur hiérarchique parle, les premières années sont en rang d'oignon, la tête baissée. Un autre garçon (celui de "on est une famille") est intervenu, disant que les pauvres étaient fatigués et qu'il ne fallait pas trop les critiquer. L'autre s'est énervé et une embrouille est vite arrivée entre les deux garçons, à mi chemin entre le rire gêné et l'agressivité. Bon à ce moment là je me suis vraiment dit "c'était trop beau, y'avait bien anguille sous roche" / "qu'est ce que je fais là ?" et je commençais à me sentir un peu mal. Certaines filles ont paniqué, d'autres ont pleuré (toujours la tête baissée). Puis l'un des deux garçons s'est mis à rire, l'autre aussi, et tous les autres garçons seniors sont sortis de leur cachette avec des caisses de sandwich et de boissons pour récompenser les premières années de leurs efforts. Soulagement général donc, les seniors nous ont laissé manger tranquillement et les premières années ont profité de cette pause improvisée.

 

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Je ne sais pas si ça peut clairement illustrer le sentiment que j'ai, ils sont superieurs hiérarchiques, ils peuvent critiquer, aider, mais aussi récompenser et être chaleureux.

 

Je reste à quasiment à toutes les répétitions, je parle et rassure ceux qui sont sur le banc de touche, et c'est vrai que j'aurais pas idée de partir avant les autres. Ici on se pose même pas la question, on veut juste bien faire, et pour que tout soit parfait et de qualité, on se donne à fond.

 

Mine de rien, c'est une représentation miniature de la mentalité générale ici, j'en parlerai surement un peu plus tard.

Publié dans Université

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M
<br /> Qu'est-ce que ça a dû être destabilisant de se retrouver dans une telle situation !<br />
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Y
Ça y est !!!! tu t'es transformée en guonu!!!! Le travail c'est la santé!!!! Jajajajajaja yo!
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H
<br /> Pourtant quand tu me le dis comme ça ça me fait peur !<br /> <br /> <br />